Les violences conjugales seront une des priorités de notre mandat.
Nous serons particulièrement attentifs quant aux violences faite aux femmes (parfois aux hommes aussi) et au conjoint. Cette question est à nouveau centrale dans le débat public et c’est normal car il s’agit d’un véritable fléau. Il faut en prendre toute la mesure, sociale, culturelle, économique, psychologique et y mettre les moyens. La liberté des femmes de disposer de leur corps est inséparable de la liberté des hommes. C’est notamment ainsi que nous serons fidèles à ce que nous sommes et à l’histoire du féminisme qui se bat pour l’égalité et la pleine citoyenneté.
Mais c’est aussi une véritable question politique qu’il ne faut pas avoir peur d’aborder de front. Le nombre scandaleusement élevé d’assassinats de femmes par leur conjoint ou ex-conjoint, les polémiques autour des tenues se revendiquant d’une conception de l’islam, indiquent clairement que la question du contrôle, et de qui contrôle le corps de la femme est à nouveau un enjeu central de société. Un véritable enjeu de pouvoir. A la fois symptôme et illustration des crispations, des malaises, des angoisses que nous traversons ainsi que remise en cause de l’idée même de progrès et de l’idée que nous nous faisons de la République. C’est tout notre imaginaire qui est bousculé.
1-La puissance publique, donc la municipalité de Dunkerque ne peut laisser seule face à leurs bourreaux, face à leurs tortionnaires, les femmes qui vivent, souvent avec leurs enfants, un véritable enfer. Elle sera donc à leurs côtés.
2-Nous ne pouvons l’accepter et nous nous opposerons aux forces obscurantistes et rétrogrades, qu’elles soient politiques ou religieuses, qui remettraient en cause ce qui est un des fondements de la République, l’égalité notamment entre les femmes et les hommes.
3-Notre politique sera globale et dès notre arrivée aux affaires nous mettrons en place une grande conférence qui réunira l’ensemble des acteurs de Dunkerque qui oeuvrent sur cette question désormais essentielle.
4-A l’issue des travaux et de leurs conclusions, un plan de soutien sera mis en place
5–Nous renforcerons les moyens du planning familial dont les derniers constats à Dunkerque sont alarmants notamment sur la liberté des jeunes filles victimes de pressions sociales et religieuses de plus en plus fortes. Il faut avoir discuté avec celles et ceux qui sont en charge de l’accueil et du conseil des jeunes filles notamment, pour mesurer l’ampleur de certaines régressions et la profondeur du désespoir de ces jeunes filles. Nous refusons de nous voiler la face. De nombreuses jeunes filles, la peur au ventre, viennent consulter en cachette les médecins (ce n’est pas nouveau), demandent des reconstructions de l’hymen, doivent s’enfuir ou se cacher pour échapper à des mariages arrangés voire forcés.
6–Les moyens accordés aux associations qui viennent en aide et protègent les femmes victimes seront donc renforcés et nous mettrons en oeuvre un partenariiat pour la protection des victimes avec le ministère de l’Intérieur et de la Justice. Les victimes doivent pouvoir trouver secours et assistance auprès de la puissance publique.
7-Nous participerons si c’est nécessaire à la contribution d’achats de bracelets électroniques pour rendre effectives et efficaces les mesures d’éloignement du conjoints dangereux. Tout comme nous mettrons en place un accueil dédié aux victimes en partenariat notamment avec les structures de santé dès lors que le secret médical est levé.
8-Mais la prévention et les soins doivent également être soutenus dans le cadre d’une politique ambitieuse de santé. Le conjoint violent ne peut rester prisonnier de cette violence, elle l’emprisonne elle le détruit ainsi que ceux qui partagent sa vie. Avec l’Etat, nous mettrons en oeuvre les mesures destinées à engager les soins et thérapies nécessaires et recommandées par les médecins.

Claude NICOLET