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La Voix du Nord, analyse la situation politique à Dunkerque, ma réaction.

Une analyse de la situation politique dunkerquoise est publiée ce matin par la Voix du Nord. Je me permets quelques commentaires.

Tout d’abord une élection municipale n’est jamais isolée d’un contexte plus général. Elle s’inscrit dans une histoire, dans un comportement des électorats et dans une perspective. A  titre  d’exemple, celle de mars 2014. La gauche dunkerquoise, rassemblée autour de Michel Delebarre est emportée par une conjonction de phénomènes politiques nationaux et locaux. La volonté des Dunkerquois de tourner une page en votant contre le maire sortant, le rejet et la sanction de la politique du Gouvernement et de François Hollande (toutes les grandes villes ou presque tenues par le PS basculent), la volonté de l’électorat « de droite »  à Dunkerque de trouver un candidat compatible en capacité de s’opposer et de faire chuter Michel Delebarre et de reprendre le pouvoir local duquel elle est écartée depuis trop longtemps à son goût et ainsi, dans un paysage politique en pleine décomposition/recomposition (C’est à ce moment qu’Emmanuel Macron entre au Gouvernement) prendre sa « revanche’ sur 1989 et la défaite de Claude Prouvoyeur.

Cet évènement est essentiel à la compréhension de ce qui se passe à Dunkerque et dans la répartition des forces et des enjeux politiques.

La Voix du Nord a raison d’insister sur le soutien de la République en Marche au maire sortant. C’est en effet la colonne vertébrale de son organisation politique et de son lien avec son électorat. Sa victoire de mars 2014 reposait fondamentalement sur deux piliers. Tout d’abord, le rejet du PS et de Michel Delebarre (ce qui explique le vote en sa faveur d’une partie non négligeable de l’électorat de gauche) et surtout l’alliance objective avec l’électorat « de droite » qui l’a très massivement soutenu. Or nous savons aujourd’hui que cet électorat vote désormais pour LREM, il suffit pour cela d’analyser les votes à Dunkerque des dernières élections européennes. 

Dès lors, les choses s’éclaircissent. Le maire actuel ne peut se séparer de ces électeurs LREM qui ont en grande partie assurer sa victoire de 2014, dans le même temps il doit tout faire pour empêcher que « la gauche » puisse apparaître comme une force d’opposition structurée et de nouveau rassemblée dans la mesure ou elle conserve un potentiel électoral important dans la cité de Jean Bart, notamment avec ses quartiers populaires, Petite-Synthe, Fort-Mardyck et surtout Saint-Pol-sur-Mer.

Organiser la vie politique entre LREM et le RN est tellement plus simple, tellement plus pratique…mais c’est tellement plus dangereux et c’est tellement nous prendre pour des idiots !

D’où son discours et son positionnement faisant de Dunkerque un village sans enjeu politique particulier et ne devant faire face qu’à des problématiques purement locales. La réalité est infiniment plus complexe, même si nous savons tout le poids de la personnalité d’un homme ou d’une femme ainsi que les questions purement locales dans l’élection du maire.

1-Tout d’abord cette posture qui consiste à dire « je n’ai pas demandé le soutien de LREM » qui ne peut tromper que celles et ceux qui le veulent bien. La vérité est beaucoup plus triviale, ils font semblant (surtout « la gauche ») d’y croire afin de se donner bonne conscience, sauver un poste ici ou là afin de faire croire à leur existence politique. Ils ne sont que dans des stratégies de survie qui leur sont propres. Cet affichage de logo politique des partis de gauche est important pour le maire sortant, ils servent de caution pour masquer l’essentiel qui est le maintien indispensable de sa relation avec LREM et empécher que cet électorat n’aille voir ailleurs.

2-Ce soutien accordé par la commission nationale d’investiture du parti du Président de la République est au coeur de ce dispositif. Il l’est également pour LREM qui n’a quasiment pas d’ancrage local à Dunkerque comme ailleurs mais qui doit absolument en trouver afin de pouvoir assurer la réelection d’Emmanuel Macron en mai 2022. Pour cela il faut des relais locaux ainsi que des élus locaux pour les élections notamment sénatoriales.

Tout cela est bien loin des intérêts de Dunkerque, Saint-Pol-sur-Mer, Fort-Mardyck et Mardyck et le nouveau monde n’a rien de particulièrement réjouissant.

Cette situation n’aboutit en fait qu’à une fragmentation plus grande encore des forces politiques. Le PC s’est fracturé et les communistes de Saint-Pol-sur-Mer ont immédiatement quitté le parti après l’annonce du soutien du PCF de Dunkerque au maire sortant, idem au PS local dont les militants sont très divisés, même phénomène chez les Radicaux de gauche…j’observe que les choses ne sont pas simple à droite de l’échiquier. Les Républicains annoncent une liste alors que la Voix du Nord parle d’un soutien au maire, qu’en sera t-il du centre droit, MODEM et UDE

Je n’ignore rien de la crise politique profonde que traverse notre pays, nous la vivons également à Dunkerque. Elle se poursuit et LREM par sa politique accroît les difficultés que nous rencontrons.

La liste que j’ai l’honneur d’animer est faite d’hommes et de femmes venant d’horizons différents, de parcours différents, d’histoires différentes mais toutes et tous passionnément attachés à notre ville. Mais nous ne n’en restons pas là. Nous voulons également nous confronter à l’ensemble des difficultés que traverse notre société et nous sommes convaincus que ce que parvenons à bâtir ici, trace une modeste perspective politique. Je suis parvenu à rassembler autour d’un projet, des socialistes, des Radicaux, des Insoumis, des centristes, des gaullistes, des hommes et des femmes qui se revendiquent de droite, d’autres de sensibilité communiste en fixant un cap toujours très clair, assumer l’apparition de nouveaux clivages dans la politique française. Ce choix, nous l’assumons toutes et tous collectivement en refusant les faux-semblants dans lesquels on cherche à nous entraîner, sans renier, bien au contraire, d’où nous venons et ce que nous sommes. Ce choix correspond également à une vision nouvelle de l’idée démocratique et de l’idée que nous nous faisons de la République. Nous refusons de participer à des rassemblements qui n’en sont pas car ils cachent une réalité bien plus trouble. Nous refusons de nous laisser enfermer dans ce duel mortifère LREM ou RN. Nous refusons d’être réduit à ce choix qui n’en est pas un: le bien contre le mal, les gentils contre les méchants. Ce n’est ni la France, ni Dunkerque.

Claude NICOLET

Cet article a 1 commentaire

  1. Très bonne approche du problème pouvoir déterminé les noms des conseillers LRM sur la liste sera un plus évidents pour DUNKERQUE tu as toutes tes chances et comme beaucoup nous travaillions dans l’ombre pour ta victoire comme tu le sais je regrette la scissions de saint pol cela as permis a Vergriete de s’engouffrer dans un trou laissé béant car les deux candidats son de grande qualité et unis ils ont fait du beau travail mais a Dunkerque « tu pète a saint pol cela sens a Malo »
    j’espère de tout cœur qu’il sera faux et la cela n’est pas de ton fait mais j’estime que Christian aurais du jouer son rôle de rassembleur
    je te souhaite bon courage
    bien amicalement
    BERNARD

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